PROGRAMME POLITIQUE

Pour faire face aux conséquences de la mal-gouvernance, du manque de dialogue politique, de la fracture sociale, du déficit démocratique et de la démission de l’État dans ses fonctions régaliennes, la GDT s’engage à mettre en œuvre une stratégie de réforme générale des politiques publiques en Guinée. Ces mesures tendront entre autres rassembler les Guinéennes et les Guinéens autour des idéaux en faveur  du renforcement de l’unité nationale, de l’image de l’Etat et de la prestation des services publics auprès des citoyens, des investisseurs et des partenaires au développement. 

Rassembler les forces vives

La stratégie de conquête du pouvoir par la GDT consiste à rassembler les Forces vives (partis politiques, syndicats et société civile) autour des idéaux communs face aux défis de la reconstruction nationale. La GDT s’évertuera dans la mesure du possible à associer l’ensemble des forces centrales dans les prises de décisions engageant notre devenir commun.

Reconcilier les Guinéens

La question centrale et très sensible autour de la réconciliation nationale interpelle toutes les forces vives de la nation. Pour sa part, La GDT considère que les frustrations dont souffre le peuple de Guinée trouvent leur origine dans l’injustice sociale et économique. En effet, depuis les problèmes nés de la difficile décolonisation après le « non » à la Communauté française du 28 septembre1958, cumulés aux multiples défis de la formation d’une jeune nation de ses diversités ethniques, les Guinéens n’ont jamais été unis dans le partage de la gestion des affaires publiques. Ce qui a donné naissance à des épisodes parfois sanglantes dans sa jeune histoire depuis le « complot permanent » du régime de Sékou TOURE aux atrocités du 28 septembre 2009 de la junte militaire sous le CNDD (Conseil National pour la Démocratie et le Développement), en passant par les évènements tragiques de juillet1985 et janvier-février 2007 sous le Général Lansana CONTE et les exactions commises lors des élections de 2010 et 2015. La GDT entend s’attaquer à ces fractures sociopolitiques grâce à l’organisation d’une campagne de réconciliation nationale qui passera par une commission parlementaire « Vérité Justice Réconciliation », la promotion professionnelle basée sur la « Méritocratie » couvrant tous les Guinéens de l’intérieur et de l’extérieur sans discrimination d’ethnie, de sexe ou d’appartenance partisane et l’instauration d’une « Solidarité fiscale interrégionale » pour assurer le développement harmonieux du pays en palliant aux inégalités régionales et celles existant entre les villes et les campagnes.

Rendre l’Administration Publique Efficiente

Ala fin du socialisme survenue en Guinée à la suite du décès de son premier président le 26 mars 1984, les différents Programmes d’ajustements structurels (PAS) entrepris sous les auspices du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale ont péché par manque d’innovation en essayant de privatiser et de diminuer le nombre de fonctionnaires sans prendre des mesures d’accompagnement en termes d’incitations et de redéploiement professionnel. Les coûts sociaux de ces politiques se présentent aujourd’hui sous forme d’appauvrissement de la population, de l’accroissement des inégalités sociales, de l’augmentation de la corruption, du remplacement du monopole public par des monopoles privés et de la personnalisation des prestations des services publics.
Cette bureaucratie inefficace est confirmée par les différents rapports de mauvaise gouvernance produits ces dernières années par Transparency International et la Banque mondiale (Doing Business) qui classent la Guinée parmi les derniers pays du monde. La restructuration de l’administration publique guinéenne, héritière du socialisme et des programmes d’ajustements financiers court-termiste, demande une vision globale tendant à bâtir une administration efficace, fortement engagée, professionnalisée et civique. Cela suppose la mise en œuvre des grands corps de l’Etat, la formation initiale et continue en perpétuelle adaptation, la mobilité professionnelle, la décentralisation ou l’externalisation effective, la transparence par l’utilisation adéquate des instruments de contrôle interne et ex-post ainsi que des nouvelles technologies de l’information (e-administration) et l’imposition des sanctions positives et négatives à la mesure des performances professionnelles.

Renforcer l’État de Droit 

Le passage du socialisme à l’économie de marché a été trop vite compris en Guinée comme le passage du « tout Etat » au « sans Etat ». Ces coûts d’apprentissage du libéralisme économique se sont fait ressentir dans le laisser-aller et le laisser-pour soi des dirigeants au détriment de la garantie des droits des citoyens et des étrangers dans une économie moderne. Sans la production d’un droit équitable pour tous les résidents, il est impossible en effet d’aboutir au bien-être généralisé et à une stabilité sociale, car, ceux qui sont disposés à nouer librement des contrats ne seront plus enclins à s’investir dans le pays au risque de se voir dans leurs droits aliénés à terme. Moderniser l’Etat revient donc à assurer ses fonctions régaliennes dans la production des biens et services publics en vue de garantir une équité dans les nœuds de contrats entre les agents économiques.
Ce qui revient naturellement à fonder une justice impartiale pour la sortir de la clochardisation actuelle en Guinée. Ceci ne serait possible qu’avec une réforme profonde de la justice et en fournissant aux magistrats et aux auxiliaires de justice des moyens humains, matériels et financiers conséquents qui leur affranchissent de la dépendance vis-à-vis des pressions de tous ordres. Cette réforme doit aussi toucher les organes de contrôle ou de contre-pouvoir au sommet de l’Etat en donnant des moyens conséquents et des mandats clairs à l’Assemblée nationale, à la Cour des comptes qui n’est encore qu’une Chambre des comptes et à la Cour suprême.

Réforme du Secteur des Forces de Défense et de Securite 

Après les événements tragiques de janvier-février 2007 et du 28 septembre 2009 qui ont vu l’Armée supposée « républicaine » tirer sur sa population pacifique, des réponses appropriées doivent être apportées au malaise des forces armées guinéennes qui trouve son origine dans le mode de recrutement tribalisé et clientéliste, l’absence de doctrine civique cohérente, l’indiscipline de la troupe, le non-respect de la hiérarchie, l’organisation des structures de commandement parallèle et les conditions matérielles et sociales inégales des militaires et paramilitaires. Les mutineries successives à la fin du règne du Général Lansana CONTE ont également mis en évidence aussi bien des conflits de génération au sein des forces armées et que des fractures entre les différents corps militaires et paramilitaires (Armée vs. Police, Armée de terre vs. Armée de mer, …).
La réforme de l’armée guinéenne doit mettre fin à son surpeuplement en milices tribales, par ailleurs initialement mal formées, en accentuant sa professionnalisation orientée vers des unités d’élites bien éduquées et fortement entretenues. Pour pallier aux tentations de coups d’Etat par défaut, la fonction de dissuasion militaire doit revenir aux unités d’élites de la Gendarmerie nationale qui devront aussi honorer les obligations du pays sur la scène internationale. Avec des moyens accrus et une formation de qualité, il sera développé une police de proximité en contact direct et permanent avec la population et les opérateurs économiques. Le dépeuplement des forces armées doit être accompagné de la formation continue et du redéploiement professionnel. Ainsi, en plus des métiers classiques renforcés (hôpitaux militaires, fermes agricoles, génie des routes…), des unités militaires seront redéployées vers les autres corps paramilitaires comme les sapeurs-pompiers qui pourront ainsi rejoindre les agents des eaux et forêts dans un corps unifié sur tout le territoire national pour la sauvegarde de l’environnement.

Intégration Africaine

La GDT reste convaincue que le développement voulu par les Africains ne peut se réaliser que dans le cadre de grands ensembles sous régionaux et régionaux. La balkanisation imposée au continent par les puissances coloniales constitue un frein à son développement. Pionnière des indépendances africaines et membre fondateur de l’Organisation de l’Unité Africaine, la Guinée se doit de s’appuyer sur une politique d’intégration régionale intensifiée dans un monde où l’hégémonie des blocs fait place à la formation des grands ensembles régionaux. Fidèle au rôle d’épicentre qui fût le sien dans les empires successifs africains (Ghana, Mali, Sosso, Wassoulou…), les pays ouest africains constituent encore aujourd’hui le marché naturel de la Guinée. C’est pourquoi, il est impérieux de lier les politiques d’intégration réelle (Mano River Union, Autorité du Bassin de Niger, Organisation de la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal, Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest…) à une politique volontariste d’intégration monétaire afin de minimiser les coûts d’ajustements économiques aux chocs d’origine extérieure. En d’autres termes, s’il s’avère que la convergence de deux zones monétaires en Afrique de l’Ouest (UEMOA et ZMAO2) continue de se décaler dans des calendes grecques, il faudrait, à court terme, imaginer une adhésion du pays à la zone monétaire déjà existante, la zone CFA3 de l’UEMOA, qui, du reste, aurait l’avantage d’arrimer

L’économie guinéenne à celles de ses principaux partenaires économiques se trouvant dans la zone Euro. Sur le plan des infrastructures, les pays voisins constituent aussi des partenaires naturels dans le développement des grands projets (barrages hydro-électriques, chemins de fer, routes transfrontalières, projets agricoles…) dont la mise en œuvre dépasse parfois la capacité financière de chaque pays pris isolement. Dans le domaine de l’intégration politique, la Guinée doit s’engager au développement des institutions sous régionales et régionales à mêmes de faire converger progressivement les politiques nationales pour le renforcement des prérogatives de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union Africaine (UA).

Cooperation Internationale 

Ancienne colonie de la France précocement tombée dans le giron communiste à cause des impératifs de la guerre froide, la Guinée n’a en fait jamais échappé à l’appétit des puissances occidentales compte tenu de ses énormes ressources naturelles exploitées par des grandes compagnies minières évoluant parfois en îlots dans le pays. Cette incrémentation des intérêts communistes, capitalistes, occidentaux, et orientaux rend singulière sa géopolitique qu’il faudrait gérer avec tact, diplomatie et savoir-faire. La coopération internationale doit incorporer cette interdépendance économique avec les partenaires au développement en mettant en œuvre une carte diplomatique qui assure l’équilibre et la stabilité politique de notre pays.
L’élaboration de ce nouveau cadre de politique étrangère devra permettre la densification et la professionnalisation de nos représentations diplomatiques notamment par le déploiement vers les régions non encore couvertes, stimuler la participation des Guinéens de l’étranger aux efforts de reconstruction nationale, et promouvoir l’emploi de nos concitoyens à des fonctions dirigeantes au sein des organisations internationales dans lesquelles se définit souvent le destin des nations et du monde. La nouvelle politique étrangère devra par ailleurs comporter une composante communicative significative afin d’accroître l’information et d’améliorer l’image de la Guinée auprès des partenaires de la coopération décentralisée pour toucher directement les citoyens des pays partenaires.

Prêt(e) à supporter J.B. Beavogui?

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