PROGRAMME SOCIAL

Symbole du dynamisme d’une société et de la pérennité de son développement, les infrastructures sociales sont au cœur de la reconstruction nationale. Dans cette perspective, la GDT entend bâtir son programme autour d’une architecture sociale orientée vers l’épanouissement de la société guinéenne en garantissant des outils de la réalisation personnelle dans la famille, l’école, la culture, le travail et le sport compatibles avec la solidarité africaine.

Renforcer la Base Familiale

Tous les programmes de réforme sociale du futur Gouvernement doivent partir du renforcement du tissu familial qui est le soubassement de la société guinéenne. Il est par conséquent hors de question d’ériger des structures étatiques de substitution à l’institution familiale si ce n’est par le principe de subsidiarité. Toutes les institutions publiques, parapubliques, confessionnelles et privées qui concourent au renforcement de la solidarité familiale devront par ricochet être encouragées. C’est ainsi que le système de sécurité sociale sera éclaté et spécialisé pour être plus adaptée à nos réalités sociales : caisse-naissance, caisse-mariage, caisse-maladie y compris la prise en charge des handicapés, caisse-vieillesse, caisse-funérailles, caisse-éducation, et caisse-emploi. Ces sept caisses sociales pourront fonctionner de façon autonome comme des unités de gestion (Business units) tout en gardant des passerelles d’allocations internes. Elles peuvent aussi être utilisées en amont par le Gouvernement dans ses politiques de planning familial, d’aide à l’éducation des zones ou familles pauvres, d’incitation au travail et de booster la demande globale.
Elles permettront aussi aux handicapés et autres malades pauvres de revenir au cercle de la solidarité familiale sans être exposés à la mendicité externe qui a tendance à prendre des aspects commerciaux en dégradant parfois l’environnement urbain. Le droit au logement de chaque foyer familial doit être traduit dans les faits grâce à un programme de construction harmonieuse d’habitat qui couvrira tout le territoire national incluant l’habitat rural afin de rendre nos villages agréables à vivre tout en palliant à l’anarchie de construction ou de bidonvilles dans les centres urbains. Le maintien de l’hygiène publique sera basé sur ces investissements dans le foyer familial, l’aménagement des espaces verts, des jardins et des parcs dans les collectivités locales, le reboisement systématique des zones minières, des villes et des campagnes, et la sensibilisation de la population sur les meilleures pratiques pour entretenir les campagnes et les villes dans les normes écologiques et sanitaires compatibles avec l’épanouissement individuel et collectif des citoyens et des visiteurs.

Approfondir les Fondements Culturels

Expression de l’identification sociale au fil des âges, la culture permet à un peuple de développer les croyances en ses capacités d’autoréalisation pour se projeter dans les civilisations du futur. Aussi, pour accroître la participation des Guinéens aux civilisations universelles dans un monde globalisé, il est primordial de faire passer une prise en conscience collective de leurs valeurs culturelles enracinées dans l’histoire partagée.
Pour cela, GDT compte engager un vaste programme culturel de valorisation du patrimoine culturel national et de recherche sur les savoirs endogènes pertinents dans l’éclosion du génie guinéen. Il est par exemple curieux de constater que la Charte de Kurukanfuga de l’épopée manding qui a régi l’empire du Mali au Moyen-Âge dont le siège se situe dans la Guinée actuelle recoupe les préoccupations des constitutions des Etats modernes du monde. Par ailleurs, les grands groupes artistiques guinéens comme les Ballets Africains et le Bembeya Jazz National demeurent des références internationales en matière de musique et de danse.

Le programme culturel consistera en la mise sur pieds de ces pépinières de génies que constituent les groupes artistiques dans la musique, la danse, le théâtre et le cinéma. Pays des érudits du Fouta théocratique, du Mandé-mory, du Sosso-morya, des grands chasseurs et guerriers ouest-africains, la richesse de la culture guinéenne se mesure aussi dans ses apports à la pacification et l’anoblissement des religions universelles.
Cette culture de paix sera poursuivie en mettant l’accent sur le renforcement du dialogue interreligieux, l’entretien des lieux de culte, la promotion des lieux de pèlerinage à l’intérieur du pays et à l’étranger, et la participation des personnalités et institutions religieuses aux efforts de pacification, d’unification et de développement sur le plan national et mondial. Enfin, la libération effective de la presse écrite, orale, visuelle et électronique sous la conduite d’un organe constitutionnellement formé, le Conseil National de la Communication et de l’Audiovisuel, deviendra le bras séculier de l’émancipation culturelle du peuple guinéen.

Offrir une Éducation de Qualité 

De « l’enseignement de masse » des années de la Révolution à « l’éducation pour tous » des Objectifs du millenium de développement (OMD) en passant par des « programmes d’ajustement sectoriels de l’éducation » (PASE) des institutions de Bretton Woods, l’école guinéenne n’a guère manqué de réforme mais plutôt de l’imagination pour accroître la qualité de ce secteur d’infrastructure sociale qui conditionne le développement à long terme du pays. En effet, si « l’enseignement de masse » à la recherche d’une masse critique de cadres pour la relève de l’administration coloniale n’a produit que des inégalités intellectuelles masquées par un égalitarisme socialisant, le programme « éducation pour tous » dépendant des trajectoires passées n’a, quant à lui, que produit des goulots d’étranglement entre les cycles scolaires et universitaires en favorisant essentiellement la scolarisation à la base. Pour n’avoir pas à se préoccuper de la capacité d’absorption dans les cycles supérieurs et les filières professionnelles, ce programme piloté sous les auspices des Nations unies n’a contribué qu’à accentuer les flux d’exode rural et d’immigration vers le Nord industrialisé, étant entendu que cette cohorte vient essentiellement des jeunes déscolarisés. Les PASE de la Banque mondiale qui étaient censés venir corriger les insuffisances des Programmes d’ajustement structurel (PAS) du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale notamment les coûts sociaux en termes de baisse des revenus et autres avantages des enseignants, ont plutôt diminué l’appropriation des enseignants par la contractualisation des postes et accentué les inégalités sociales dans la scolarisation en particulier au niveau de l’enseignement supérieur par l’amaigrissement des traitements sociaux envers les étudiants (bourses, cités universitaires, transports publics…) et l’absence d’effets d’accompagnement sur les parents d’élèves.
Pour corriger ces inégalités, l’école guinéenne a besoin d’une refonte totale aussi bien dans sa structure d’orientation et qu’au niveau des moyens mis à sa disposition afin de pouvoir jouer son rôle véritable de soubassement du développement national. Ainsi, à la sortie de l’éducation primaire, l’enseignement secondaire doit être reparti de façon équitable entre l’enseignement technique professionnel et l’enseignement général classique. Cette stratification devrait continuer dans l’enseignement supérieur avec des universités polyvalentes et des instituts professionnalisés répartis sur tout le territoire national. En s’inscrivant dans cette réforme nationale, l’enseignement privé doit répondre au même critère de qualité de standard international que l’enseignement public en termes de capacités d’accueil des élèves et étudiants, de programmes d’enseignement, de la rigueur des examens d’entrée et de sortie, et d’incitations des enseignants et encadreurs. Par ailleurs, des conditions d’hébergement, de transport et de restauration ainsi que la promotion de la vie associative sur les campus et dans les cités doivent être encouragées dans tous les établissements d’enseignement supérieur en partant de l’évidence que les échanges émotionnels nés dans la vie collective sont source de créativité indispensable à la performance universitaire. Par ailleurs, des ponts liant l’école à la vie professionnelle doivent être établis dans tous les cycles d’enseignement par l’implication des professionnels dans la formation des élèves et étudiants, les détaxes à la formation professionnelle, les programmes de formation continue, et les contrats de stages et d’alliances diverses avec les secteurs professionnels.

Promouvoir la Santé pour Tous


M
algré la pléthore dans les amphithéâtres de la Faculté de Médecine de Conakry, les conditions sanitaires des Guinéens, avec une espérance de vie de 48 ans à la naissance, sont des plus médiocres de la planète. De pandémies du paludisme et du VIH/SIDA, avec un taux de prévalence de 2,5%, continuent de progresser pendant que les maladies traditionnelles persistent. Les femmes, les enfants, et les jeunes constituent les tranches de la population qui s’avèrent particulièrement exposées aux maladies, pendant que les finances publiques continuent d’être grevées par les coûts des évacuations sanitaires vers l’étranger de quelques privilégiés de la fonction publique. Tout cela découle d’un manque de programmes conséquents dans les investissements sanitaires, le déploiement et les incitations du personnel de santé. Ainsi, l’intensification des soins de santé primaire devra être poursuivie pour la couverture totale du territoire en centres de santé dotés des équipements et du personnel qualifié.
La santé secondaire sera pourvue dans tous les chefs-lieux de préfecture qui seront dotés des hôpitaux modernes. Le redéploiement du personnel de santé notamment au niveau de la santé tertiaire sera couplé avec la mise en place des facultés de médecine dans les capitales des régions naturelles avec des CHU (Centres hospitaliers universitaires) à Kankan, Labé et 
Nzérékoré en plus des deux déjà existant à Conakry (Donka et Ignace-Deen). Ces CHU seront complétés par deux hôpitaux militaires nationaux dans les deux grandes bases militaires à Kindia et Kankan-Soronkoni offrant toutes les prestations médicales qui entrent dans le cadre de la réforme et du redéploiement des forces armées guinéennes. Ces réformes comporteront un mécanisme d’externalisation des services sociaux publics se manifestant par la recherche d’une gestion responsable, participative et stimulante des hôpitaux et des centres de santé par la contractualisation souple, la décentralisation, l’autonomisation et la tarification optimale des services de soins. L’initiative privée sera encouragée par des mesures d’accompagnement des promoteurs en termes de facilités de financement et de partenariat public-privé. Le développement d’une industrie pharmaceutique nationale combinant les avantages de la pharmacopée traditionnelle sera mis en œuvre avec le concours des partenaires au développement et les groupes pharmaceutiques étrangers afin d’abaisser significativement les coûts des médicaments. Enfin, l’amélioration de la santé publique ne serait pérenne sans un programme d’hygiène publique, de prévention, et de sensibilisation de la population que le Gouvernement mettra en œuvre de façon systématique avec le concours des collectivités décentralisées et des autres partenaires publics et privés.

Diversifier les Opportunités d’Emplois

La compression des effectifs de la fonction publique venant des Programmes d’ajustements structurels (PAS) face à un secteur privé encore embryonnaire a donné naissance à un gonflement sans cesse croissant du nombre de chômeurs et de sous-emplois à la sortie des établissements d’enseignements scolaires et universitaires. L’absence de mesures d’accompagnement a accentué les inégalités sociales, la précarité de la situation des migrants citadins à la recherche d’emplois et l’appauvrissement des zones rurales.
Cet imbroglio qui constitue une véritable bombe sociale à retardement mérite d’être revue dans un programme cohérent d’insertion professionnelle grâce à la mise en place des structures d’aide à la création d’emplois et d’auto-emplois notamment dans les secteurs informels, les petites et moyennes entreprises et les zones rurales. Un programme de recyclage et de formation continue sera mis en place pour donner aux chômeurs des outils de se redéployer utilement dans les différents secteurs de l’économie. Ce programme sera appuyé par les facilités d’accès aux crédits et des avantages fiscaux accordés aux potentiels employeurs. Le travail étant le premier facteur d’intégration sociale, le Gouvernement se doit de créer et consolider des infrastructures physiques, sociales et administratives pour soutenir les activités du secteur privé, développer le capital humain et renforcer les capacités opérationnelles de l’Etat en vue d’un bien-être collectif.

Revaloriser la Contribution de la Femme au Développement 

Avec une proportion de 52% les femmes constituent le fondement social de la population guinéenne. Pour autant, l’héritage masochiste masculin continue de leur reléguer le second rang dans les sphères de décisions économiques et politiques quand bien même qu’elles constituent les piliers des familles aussi bien dans le conseil et que dans la recherche des moyens de subsistance. Si par exemple, des efforts ont été accomplis dans la scolarité des jeunes filles au niveau du primaire sous le programme « Education pour tous », celles-ci demeurent handicapées dans la poursuite de leurs études en raison des sollicitations diverses dont elles font l’objet sous forme de travaux domestiques, d’harcèlement sexuel et de mariage précoce.
Ce qui du coup diminue la proportion des femmes à la porte des postes de décision dans les entreprises, l’administration et les institutions républicaines. Ainsi, la mauvaise représentativité féminine s’explique par des barrières sociales et psychologiques qui se doivent d’être levées pour la pleine participation des femmes au processus de développement.

Cela appelle une politique de discrimination positive en faveur du genre féminin aussi bien dans les milieux familiaux que scolaires et professionnels en vue d’accroître l’estime propre des jeunes filles dans les réalisations économiques et politiques auparavant socialement perçues comme masculines.
Dans les zones rurales, les activités des femmes doivent être appuyées en levant les entraves dans leur accès au crédit, à la propriété foncière, aux technologies appropriées, et à la vulgarisation des techniques culturales modernes. Les activités artisanales industrielles et commerciales dans lesquelles les femmes ont accumulé une certaine expertise tant en milieu urbain que rural (fabrication de savons, d’huile, restauration, commerce de pagnes, de produits vivriers…) doivent également recevoir des appuis nécessaires de la part du Gouvernement et des partenaires au développement.

Assuer l’épanouissement  de la Jeunesse

Noyau des revendications sociales pour une meilleure gouvernance en janvier-février 2007 et pendant la marche pacifique de l’opposition à la candidature aux présidentielles du chef junte militaire le 28 septembre 2009 les couches juvéniles ont été aussi les principales victimes des répressions des forces de l’ordre.
En effet, le dénominateur commun des couches sociales défavorisées est de partager une vie quotidienne marquée par l’instabilité de leurs situations socio-économiques, la dépendance matérielle et l’impatience engendrée par l’insatisfaction persistante de leurs aspirations légitimes au bien-être. Dans ce contexte général les jeunes élèves et étudiants, les jeunes déscolarisés, les jeunes ruraux et les jeunes chômeurs demeurent particulièrement fragilisés et exposés.

C’est pour corriger cette injustice que le Gouvernement se doit de prendre des mesures visant à l’amélioration des conditions sociales de la population juvénile. Par ailleurs, la jeunesse en tant que principale bénéficiaire à long terme des efforts de développements doit occuper une place de choix dans les réformes pour devenir des véritables acteurs de la reconstruction nationale.
Dans cette perspective, des actions concourant au renforcement des capacités des jeunes, l’aménagement des espaces de jeux et loisirs, et l’organisation des rencontres linguistiques, culturelles et sportives aussi bien sur le plan national que sous régional et international seront identifiées et mises en œuvre. De même que des actions de protection des jeunes en partant du renforcement des structures familiales seront développées pour la prévention de la délinquance, la lutte contre la prostitution, la drogue ou le trafic des enfants, et la promotion de la réinsertion sociale des jeunes.

Redynamiser les Sports

Le sport est un indicateur de la vitalité d’une nation en ce qu’il influence positivement l’état de santé de la population. Il constitue aussi un puissant levier d’intégration nationale et d’affirmation de cette dynamique unitaire au plan international. Par ailleurs, en raison de ses retombées sociales et financières, les activités sportives constituent un enjeu politique et économique des sociétés modernes. Depuis les années glorieuses du football guinéen sous les fans du club HAFIA (Haute association du football international africain) qui avait forgé de l’ambition et l’amour-propre chez nombre de clubs et nations de sport du continent africain, l’amertume cohabite avec la nostalgie chez nombre de nos compatriotes. Redonner au sport guinéen ses lettres de noblesse ne ferait alors que corriger une injustice et panser une blessure morale subie actuellement par les Guinéens dans le revers de leurs équipes en compétitions africaines et internationales.
La promotion du sport suppose une politique volontariste pour la formation d’une architecture sportive nationale qui comprend le développement de tous les types de sports dans lesquels la nature a doté la Guinée des potentialités humaines (football, volleyball, basketball, tennis, athlétisme…). Cela sera menée grâce à la mise en relation harmonieuse entre le sport et les études, la vulgarisation de la pratique sportive par l’implication des collectivités décentralisées et des initiatives privées dans la production des infrastructures sportives en vue de faciliter l’accès aux installations et au matériel sportif, la promotion de la formation de l’encadrement sportif et le soutien aux championnats régionaux et nationaux. Cette politique de partenariat Etat-collectivités-entreprises conduira à l’aménagement de terrains de sports dans tous les quartiers des villes et les villages du pays, le sponsoring des associations sportives, la promotion des sportifs professionnels entre la Guinée et les grands clubs étrangers, et l’appui à l’organisation des rencontres sportives locales, nationales, régionales et olympiques.

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